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CONTES ARABES.

à la déshabiller, la mit dans le lit comme par force ; et après l’avoir embrassée en lui souhaitant la bonne nuit, elle se retira avec toutes les femmes ; et la dernière qui sortit ferma la porte de la chambre.

À peine la porte de la chambre fut fermée, que le génie, comme esclave fidèle de la lampe, et exact à exécuter les ordres de ceux qui l’avoient à la main, sans donner le temps à l’époux de faire la moindre caresse à son épouse, enlève le lit avec l’époux et l’épouse, au grand étonnement de l’un et de l’autre, et en un instant le transporte dans la chambre d’Aladdin, où il le pose.

Aladdin qui attendait ce moment avec impatience, ne souffrit pas que le fils du grand visir demeurât couché avec la princesse. « Prends ce nouvel époux, dit-il au génie, enferme-le dans le privé, et reviens demain matin un peu après la pointe du jour. » Le génie enleva aussitôt le fils du grand visir hors du lit en chemise, et le transporta dans le lieu