Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
CONTES ARABES.

habillé qu’il l’étoit quand nous lui avons parlé ensemble. La différence que j’y vois c’est que son turban est un peu moins mal-propre. Voyez vous-même si je me trompe. »

» En approchant, Saadi qui m’avoit aperçu aussi, vit bien que Saad avoit raison ; et il ne savoit sur quoi fonder le peu de changement qu’il voyoit en ma personne. Il en fut même si fort étonné, que ce ne fut pas lui qui me parla quand ils m’eurent abordé. Saad, après m’avoir donné le salut ordinaire : « Eh bien, Hassan, me dit-il, nous ne vous demandons pas comment vont vos petites affaires depuis que nous ne vous avons vu. Elles ont pris sans doute un meilleur train ; les deux cents pièces d’or doivent y avoir contribué. »

« Seigneurs, repris-je, en m’adressant à tous les deux, j’ai une grande mortification d’avoir à vous apprendre que vos souhaits, vos vœux et vos espérances, aussi-bien que les miennes, n’ont pas eu le succès que vous aviez lieu d’attendre, et que je