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CONTES ARABES.

née, et riche infiniment au-dessus de mes espérances, je remerciai Dieu de sa bonté et de sa libéralité, et je fusse allé me jeter aux pieds de Saad, pour lui témoigner ma reconnoissance, si j’eusse su où il demeuroit. J’en eusse usé de même à l’égard de Saadi, à qui j’avois la première obligation de mon bonheur, quoiqu’il n’eût pas réussi dans la bonne intention qu’il avoit pour moi.

» Je songeai ensuite au bon usage que je devois faire d’une somme aussi considérable. Ma femme, l’esprit déjà rempli de la vanité ordinaire à son sexe, me proposa d’abord de riches habillemens pour elle et pour ses enfans, d’acheter une maison et de la meubler richement.

« Ma femme, lui dis-je, ce n’est point par ces sortes de dépenses que nous devons commencer. Remettez-vous-en à moi : ce que vous demandez viendra avec le temps. Quoique l’argent ne soit fait que pour le dépenser, il faut néanmoins y procéder de manière qu’il produise un