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LES MILLE ET UNE NUITS,

étonnement de ne m’y pas voir occupé à mon petit train de corderie, comme ils m’y avoient vu. Ils démandèrent ce que j’étois devenu, si j’étois mort ou vivant ? Leur étonnement augmenta, quand ils eurent appris que celui qu’ils demandoient étoit devenu un gros marchand, et qu’on ne l’appeloit plus simplement Hassan, mais Cogia Hassan Alhabbal, c’est-à-dire, le marchand Hassan le cordier, et qu’il s’étoit fait bâtir dans une rue qu’on leur nomma, une maison qui avoit l’apparence d’un palais.

» Les deux amis vinrent me chercher dans cette rue ; et dans le chemin, comme Saadi ne pouvoit s’imaginer que le morceau de plomb que Saad m’avoit donné, fût la cause d’une si haute fortune :

« J’ai une joie parfaite, dit-il à Saad, d’avoir fait la fortune de Hassan Alhabbal. Mais je ne puis approuver qu’il m’ait fait deux mensonges pour me tirer quatre cents pièces d’or, au lieu de deux cents : car d’at-