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LES MILLE ET UNE NUITS,

grand visir n’étoit pas moins accablé de la mauvaise nuit qu’il avoit passée ; mais son ambition le fit dissimuler ; et à le voir, personne ne douta qu’il ne fût un époux très-heureux.

Aladdin qui étoit bien informé de ce qui se passoit au palais, ne douta pas que les nouveaux mariés ne dussent coucher encore ensemble, malgré la fâcheuse aventure qui leur étoit arrivée la nuit d’auparavant. Aladdin n’avoit point envie de les laisser en repos. Ainsi, dès que la nuit fut un peu avancée, il eut recours à la lampe. Aussitôt le génie parut, et fit à Aladdin le même compliment que les autres fois, en lui offrant son service. « Le fils du grand visir et la princesse Badroulboudour, lui dit Aladdin, doivent coucher encore ensemble cette nuit ; va, et du moment qu’ils seront couchés, apporte-moi le lit ici, comme hier. »

Le génie servit Aladdin avec autant de fidélité et d’exactitude que le jour précédent : le fils du grand visir