Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/407

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
399
CONTES ARABES.

bientôt. » Elle s’approcha du vase qui suivoit, et la même demande lui fut faite, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle arriva au dernier qui étoit plein d’huile ; et, à la même demande, elle donna la même réponse.

Morgiane connut par-là que son maître Ali Baba, qui avoit cru ne donner à loger chez lui qu’à un marchand d’huile, y avoit donné entrée à trente-huit voleurs, en y comprenant le faux marchand leur capitaine. Elle remplit en diligence sa cruche d’huile, qu’elle prit du dernier vase ; elle revint dans sa cuisine, où après avoir mis de l’huile dans la lampe et l’avoir ralumée, elle prend une grande chaudière, elle retourne à la cour où elle l’emplit de l’huile du vase. Elle la rapporte, la met sur le feu, et met dessous force bois, parce que plutôt l’huile bouillira, plutôt elle aura exécuté ce qui doit contribuer au salut commun de la maison, qui ne demande pas de retardement. L’huile bout enfin, elle prend la chaudière, et elle va verser dans chaque vase as-