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LES MILLE ET UNE NUITS,

dalla, elle prit le temps pendant que l’on soupoit, et fit les préparatifs nécessaires pour l’exécution d’un coup des plus hardis ; et elle venoit d’achever lors qu’Abdalla vint l’avertir qu’il étoit temps de servir le fruit. Elle porta le fruit ; et dès qu’Abdalla eut levé ce qui étoit sur la table, elle le servit. Ensuite elle posa près d’Ali Baba une petite table sur laquelle elle mit le vin avec trois tasses ; et en sortant elle emmena Abdalla avec elle, comme pour aller souper ensemble, et donner à Ali Baba, selon la coutume, la liberté de s’entretenir et de se réjouir agréablement avec son hôte, et de le faire bien boire.

Alors, le faux Cogia Houssain, ou plutôt le capitaine des quarante voleurs, crut que l’occasion favorable pour ôter la vie à Ali Baba étoit venue.

« Je vais, dit-il en lui-même, faire enivrer le père et le fils ; et le fils, à qui je veux bien donner la vie, ne m’empêchera pas d’enfoncer le poignard dans le cœur du père, et