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CONTES ARABES.

se fit revoir accompagné des quarante esclaves noirs, chacun chargé d’un bassin d’or massif du poids de vingt marcs sur la tête, pleins de perles, de diamans, de rubis et d’émeraudes mieux choisies, même pour la beauté et pour la grosseur, que celles qui avoient déjà été présentées au sultan ; chaque bassin étoit couvert d’une toile d’argent à fleurons d’or. Tous ces esclaves, tant noirs que blancs, avec les plats d’or, occupoient presque toute la maison, qui étoit assez médiocre, avec une petite cour sur le devant, et un petit jardin sur le derrière. Le génie demanda à Aladdin s’il étoit content, et s’il avoit encore quelqu’autre commandement à lui faire. Aladdin lui dit qu’il ne lui demandoit rien davantage, et il disparut aussitôt.

La mère d’Aladdin revint du marché ; et en entrant elle fut dans une grande surprise devoir tant de monde et tant de richesses. Quand elle se fut déchargée des provisions qu’elle apportoit, elle voulut ôter le voile qui