Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
CONTES ARABES.

permettre que je les diffère jusqu’à ce que j’aie fait bâtir un palais, pour y recevoir la princesse selon son mérite et sa dignité. Je le prie pour cet effet de m’accorder une place convenable dans le sien, afin que je sois plus à portée de lui faire ma cour. Je n’oublierai rien pour faire en sorte qu’il soit achevé avec toute la diligence possible. » « Mon fils, lui dit le sultan, prenez tout le terrain que vous jugerez à propos ; le vuide est trop grand devant mon palais, et j’avois déjà songé moi-même à le remplir mais souvenez-vous que je ne puis assez tôt vous voir uni avec ma fille, pour mettre le comble à ma joie. » En achevant ces paroles il embrassa encore Aladdin, qui prit congé du sultan avec la même politesse que s’il eût été élevé et qu’il eût toujours vécu à la cour.

Aladdin remonta à cheval, et il retourna chez lui dans le même ordre qu’il étoit venu, au travers de la même foule, et aux acclamations du peuple qui lui souhaitoit toutes sortes