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CONTES ARABES.

du génie, la table se trouva servie d’un superbe festin. Les plats étoient d’or massif, et remplis de viandes les plus délicieuses. Les vases, les bassins, les gobelets, dont le buffet étoit très-bien garni, étoient aussi d’or et d’un travail exquis. Les autres ornemens et tous les embellissemens du salon répondoient parfaitement à cette grande richesse. La princesse, enchantée de voir tant de richesses rassemblées dans un même lieu, dit à Aladdin : « Prince, je croyois que rien au monde n’étoit plus beau que le palais du sultan mon père ; mais à voir ce seul salon, je m’aperçois que je m’étois trompée. » « Princesse, répondit Aladdin en la faisant mettre à table à la place qui lui étoit destinée, je reçois une si grande honnêteté, comme je le dois ; mais je sais ce que je dois croire. »

La princesse Badroulboudour, Aladdin et la mère d’Aladdin se mirent à table ; et aussitôt un chœur d’instrumens les plus harmonieux, touchés et accompagnés de très-belles