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LES MILLE ET UNE NUITS,

tiques des orfèvres et des joailliers, car les deux professions étoient exercées par les mêmes marchands, il fut comme ravi en extase à la vue de la quantité prodigieuse d’excellens ouvrages en or et en argent, et comme ébloui par l’éclat des perles, des diamans, des rubis, des émeraudes, des saphirs et d’autres pierreries qui y étoient en vente et en confusion. S’il fut étonné de tant de richesses réunies en un seul endroit, il le fut bien davantage quand il vint à juger de la richesse du royaume en général, en considérant qu’à la réserve des Brahmines[1] et des ministres des idoles, qui faisoient profession d’une vie éloignée de la

  1. Brahmines, Brahmes ou Brahmins, prêtres et docteurs des Indiens, qui se prétendent descendus de Brahma. Leur tribu est la première et la plus noble de toutes celles qui divisent les peuples de l’Inde, et personne ne peut entrer dans leur ordre que par le droit de la naissance. Leurs fonctions consistent à instruire le peuple de ce qui concerne la religion et la morale.