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CONTES ARABES.

ses eunuques qui sont en pleurs, et qui paroissent n’attendre autre chose que de la voir rendre l’âme. Tenez, vojez-la vous-même dans ce pitoyable état, et joignez vos larmes aux miennes. »

Le prince Ali reçut le tuyau d’ivoire de la main du prince Houssain ; il regarda : après avoir vu le même objet avec un déplaisir sensible, il le présenta au prince Ahmed, afin qu’il vît aussi un spectacle si triste et si affligeant, qui devoit les intéresser tous également.

Quand le prince Ahmed eut pris le tuyau d’ivoire des mains du prince Ali, qu’il eut regardé, et qu’il eut vu la princesse Nourounnihar si peu éloignée de la fin de ses jours, il prit la parole, et en l’adressant aux deux princes ses frères :

« Princes, dit-il, la princesse Nourounnihar, qui fait également le sujet de nos vœux, est véritablement dans un état qui l’approche de la mort de bien près ; mais autant qu’il me le paroît, pourvu que nous ne perdions