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CONTES ARABES.

certaine espèce. Ne vas pas courir à ta perte, et nous laisser sans appui. J’espère pour mon fils, que le Tout-Puissant qui l’éprouve, voudra bien Venir à son secours. »

Le calife, touché jusqu’aux larmes du discours de la vieille, se leva pour s’en aller. La vieille et la jeune personne le pressoient de rester, et s’efforçoient de le retenir ; mais le calife jura que rien ne pourroit l’empêcher de sortir, et s’échappa de leurs mains.

Lorsque le calife fut rentré dans son palais, il s’assit sur son trône et fit venir les émirs, les visirs et les hagebs. Lorsqu’ils furent assemblés, qu’ils se furent prosternés devant lui, et qu’ils eurent fait, selon l’usage, des vœux pour la durée de son empire, il leur dit : « J’ai réfléchi à l’affaire d’Aladdin, que j’ai fait arrêter et mettre en prison, et je suis étonné qu’aucun de vous n’ait demandé grâce pour lui, et ne lui ait donné aucune marque d’attachement et de sensibilité. »