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CONTES ARABES.

demanda quels étoient les barbares qui m’avoient traité si cruellement ? Je lui dis de ne pas m’interroger sur cela, que si je lui disois quel étoit l’auteur de l’horrible traitement que j’avois éprouvé, il ne pourroit jamais me croire. Mon père insista : je lui répétai plusieurs fois la même chose. Enfin, comme il me pressoit de plus en plus, et se plaignoit de mon peu de confiance, je lui dis : « Je vais vous raconter mon histoire d’une manière allégorique. Voyons si vous la comprendrez :

» Une jeune personne voit un jeune homme, et en devient amoureuse. Le jeune homme conçoit pour elle un amour égal. Elle lui fait demander s’il veut l’épouser de la manière la plus légitime et la plus authentique ? Le jeune homme y consent. Ils se marient selon les formes voulues par la loi. L’époux se conforme aux moindres volontés de son épouse, et ne lui fait pas éprouver la plus légère contradiction. N’est-ce pas lui prouver son amour de la manière la plus