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CONTES ARABES.

secrètement s’informer de temps en temps des nouvelles de son ancien bienfaiteur, et lui faire part de ce qui se passoit à la cour.

La mort du sage Hicar répandit la consternation dans toutes les provinces de l’empire. Personne ne le croyoit coupable de la trahison qu’on lui imputoit, et chacun faisoit éclater à l’envi ses regrets. « Sage Hicar, disoit-on, que sont devenus tes vertus, tes talens ? Tu étois l’œil du monarque, le protecteur des foibles, le vengeur des opprimés ; tu maintenois la tranquillité au-dedans du royaume, tu assurois la paix au-dehors. Aimé des Assyriens, tu étois redouté de leurs ennemis. En qui pourra-t-on trouver autant de sagesse, de prudence, et qui pourra dignement te remplacer ? »

Sencharib lui-même ne tarda pas à se repentir de la précipitation avec laquelle il avoit fait périr Hicar. Il envoya chercher Nadan, lui commanda d’assembler les amis et les parens de son oncle, de prendre avec