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CONTES ARABES.

salue le roi Pharaon, et lui envoie un de ses esclaves pour répondre à ses questions, et bâtir un palais entre le ciel et la terre. Si je remplis ces conditions, mon maitre recevra trois fois le revenu annuel de l’Égypte, et si je ne puis les remplir, mon maître enverra au roi Pharaon trois fois le revenu annuel de l’Assyrie. »

Pharaon étonné de la précision de ce discours, et de l’air simple, mais assuré de l’envoyé, lui demanda quel étoit son nom et son rang ? « Mon nom, répondit-il, est Abicam. Quant à mon rang, je suis une simple fourmi d’entre les fourmis du roi d’Assyrie. » « Eh quoi, reprit Pharaon, ton maître ne pouvoit-il m’envoyer quelqu’un d’un rang plus élevé, au lieu de m’envoyer une simple fourmi pour s’entretenir avec moi ? » « Souvent, repartit le faux Abicam, un homme obscur se fait admirer des grands, et Dieu fait triompher le foible, d’un homme plus puissant. J’espère, avec son se-