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CONTES ARABES.

dit en lui-même : « J’ai acquis déjà de grandes richesses ; cependant je me donne encore beaucoup de mal, je fais de grands voyages, et je vais sans cesse d’un pays dans un autre. Il est temps que je ne sorte plus de chez moi, et que je me repose de toutes les fatigues que j’ai essuyées jusqu’à présent. Je continuerai à faire le commerce en achetant, et en revendant ici diverses marchandises. »

» On étoit alors en été ; les laboureurs avoient fait une abondante récolte de blé. Le marchand prit la moitié de l’argent qu’il avoit, et en acheta du blé, espérant le revendre dans l’hiver avec un bénéfice considérable.

» L’événement ne répondit pas à son attente : le blé ne valut dans l’hiver que la moitié de ce qu’il l’avoit acheté. Le marchand fut très-affligé de cette baisse, et résolut d’attendre l’année suivante pour se défaire de son blé. La récolte fut encore plus belle, et le prix du blé diminua de nouveau.