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LES MILLE ET UNE NUITS,

consolation qui me restoit. J’avois droit de la reprendre, et c’est elle que j’ai fait conduire dans l’intérieur du palais.

» Tels sont les motifs de la conduite que j’ai tenue dans ces dernières circonstances. Si elle vous a d’abord paru injuste et cruelle, vous devez maintenant reconnoître qu’elle est conforme aux règles de la justice et de la plus exacte équité. »

» Les grands du royaume ayant entendu le discours d’Abousaber, se prosternèrent à ses pieds, et lui demandèrent pardon des murmures qui leur étoient échappés. Ils lui témoignèrent leur admiration de la patience avec laquelle il avoit supporté tant de maux, et lui protestèrent que ce qu’ils venoient d’apprendre ne faisoit qu’augmenter leur attachement et leur amour pour lui. Abousaber les remercia, et s’empressa d’aller rejoindre sa femme et ses enfans. Il fit éclater la joie qu’il avoit de les revoir, et dit à sa femme : « Tu vois les avantages et la récompense de la