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CONTES ARABES.

moi le soin de ses états, et s’arracher à la tendresse de tout ce qui l’entoure ; qu’il retourne dans son palais près de ses femmes et de ses enfans. Quant à moi, rien ne m’attache plus au monde ; le titre de reine ne sauroit me toucher, et je dois rester en ces lieux pour y vaquer à la prière. »

» L’esclave s’étant acquitté de la commission dont il étoit chargé, le roi fit répondre qu’aucune considération n’étoit capable de changer sa résolution, et qu’il ne pouvoit rien faire de mieux que de renoncer lui-même au monde. Aroua voyant que le roi étoit inébranlable, ne crut pas devoir résister plus long-temps : elle adora les desseins de la Providence, qui veilloit sur elle pour venger son innocence, et faire triompher sa vertu.

« L’intérêt de vos peuples, dit-elle, à Chosroès, me fait un devoir de céder à vos désirs. Je consens à devenir votre épouse ; mais à condition que vous donnerez ordre au roi Dad-