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CONTES ARABES.

elle acquit bientôt toutes les connoissances qui convenoient à son sexe et à son rang. Aux talens de l’esprit, aux qualités du cœur, elle joignoit tous les agrémens du corps, et pouvoit passer pour la plus belle personne de son temps.

« Soleïman-schah voyant sa nièce en âge d’être mariée, résolut de lui faire épouser un de ses fils. Il entra un jour chez elle, fit retirer toutes les femmes de sa suite, et lui dit en l’embrassant :

« La tendresse que j’avois pour mon frère s’est portée tout entière sur vous, et augmente celle que je dois avoir pour ma nièce. Je vous aime plus que si vous étiez ma fille, et je veux désormais vous appeler de ce nom. Vous connoissez les princes mes fils ; ils ont été élevés avec vous : je veux vous unir à l’un d’eux. Je vous laisse la maitresse absolue du choix ; je vous donnerai pour époux celui que vous préférerez, et je le reconnoîtrai pour mon successeur. »