Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/457

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
407
CONTES ARABES.

choit encore à lui faire la guerre. Il se rendit auprès du roi d’Égypte, se présenta à lui comme un prince infortuné que la calomnie et l’intrigue avoient obligé de quitter la cour du roi son père, et lui demanda du secours pour rentrer dans le royaume, et reprendre le rang qui lui étoit dû. Le roi d’Égypte, touché de ce récit, dont il ne soupçonnoit pas la fausseté, le mit à la tête d’une armée nombreuse.

» Soleïman-schah ayant appris cette nouvelle, écrivit au roi d’Égypte pour lui dévoiler les forfaits de Balavan, et lui manda qu’il avoit immolé de sa propre main son frère, et son neveu qui étoit alors au berceau. La lecture de cette lettre fit succéder l’horreur à la compassion dans le cœur du roi d’Égypte. Il donna ordre de mettre en prison Balavan, et offrit à Soleïman-schah de lui livrer son fils chargé de chaînes, ou de lui envoyer sa tête. Le malheureux père ne voulant pas ôter la vie à son fils, quelque coupable qu’il fût, et per-