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CONTES ARABES.

amour pour mon fils ; tu sais que je suis condamnée à me taire sur ce qui le concerne, et tu ne cherches pas à me procurer de ses nouvelles ! »

« Madame, lui répondit l’esclave, l’existence de votre fils a toujours été ici un mystère, et quand il seroit en ces lieux, vous ne pourriez le reconnoître, sans vous exposer à perdre les bonnes grâces du roi, qui d’ailleurs ne vous croiroit pas, puisqu’il passe pour constant que vous n’avez plus de fils. »

« Tu as raison, reprit la reine ; mais quand il seroit réduit à garder les troupeaux, quand je ne pourrois le voir, j’aurois du moins la consolation de savoir qu’il est vivant. Prends donc dans mon trésor tout l’or et l’argent dont tu auras besoin ; pars, et ramène avec toi mon fils, ou apporte-moi de ses nouvelles. »

« Madame, repartit l’esclave, je suis prêt à exécuter vos ordres ; mais je ne puis m’éloigner sans la permission du roi. Il voudra savoir le motif de mon voyage : il faut en