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CHAPITRE XIX

Les prouesses des ignorants en graphologie

Dans nos précédentes études sur le sexe et l’âge, nous avons été obligés de rendre hommage à la capacité des ignorants en graphologie. Nous avons constaté que plus d’une personne attentive, instruite et intelligente, qui ne sait pas le premier mot de graphologie, qui n’a jamais ouvert un livre de graphologie, qui ne croit pas à la graphologie, est capable, quand on la force pour ainsi dire à donner son avis sur une écriture, est capable, dis-je, de porter sur cette écriture des jugements qui sont aussi exacts que ceux d’un graphologue professionnel.

La conclusion à tirer de ces faits préliminaires est plus complexe qu’on ne le croirait ; ce n’est pas une conclusion contre la graphologie, car les ignorants qui réussissent si bien sont un peu comme M. Jourdain, ils font de la graphologie sans la savoir, et rendent hommage à cette science sans le vouloir ; quand par hasard ces ignorants en arrivent à des solutions meilleures que celles des professionnels, ils prouvent que l’intuition de certaines gens est supérieure au procédé plus raisonné de certaines autres gens, ce qui n’a rien de très surprenant. Le fait grave serait que la moyenne des solutions des ignorants fût supérieure à la moyenne des solutions des savants, ou encore que le meilleur des ignorants l’emportât sur le meilleur des savants, ou enfin que l’expérience nous démontrât que la graphologie raisonnée ne se distingue pas nettement par l’exactitude de la graphologie instinctive. Cette conclusion-là serait fort ^difficile à démon-