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LES RAVAGEURS

Ce ver est la larve d’un diptère nommé l’ortalide du cerisier. Figurez-vous une mouche noire, dont les ailes diaphanes sont barrées en travers de quatre bandes obscures : voilà l’ortalide. L’insecte pond ses œufs sur les cerises encore vertes, un seul sur chaque fruit. Aussitôt éclos, le vermisseau s’ouvre un passage à travers la chair et s’installe près du noyau. L’orifice d’entrée est très petit et d’ailleurs se cicatrise bientôt, de sorte que le fruit habité par le ver paraît intact. La présence de la larve n’empêche pas la cerise de grossir et de mûrir, circonstance excellente pour le ver, qui se gorge ainsi de chair juteuse et sucrée. À la maturité, la larve est elle-même développée à point. Alors elle abandonne la cerise pour s’enfouir en terre, où elle se transforme en nymphe et attend le mois de mai suivant, époque de l’apparition de l’insecte parfait.

Louis. — On ne connaît pas de moyen, dites-vous, de préserver les cerises de ce ver dégoûtant.

Paul. — Pour ma part, je n’en connais pas. La mouche qui produit ce ver est très abondante, petite, pourvue d’ailes agiles qui la dérobent à nos moyens de destruction. Lui faire la chasse est impossible. Ses ennemis naturels, oiseaux, ichneumons et autres, peuvent seuls en diminuer le nombre.

Un moucheron, tout aussi difficile à combattre, ravage les olives de la Provence. On le nomme Dacus de l’olivier. Sa longueur est de 4 millimètres environ. Il est jaunâtre, avec trois lignes noires sur le corselet, des bandes noires transversales sur le ventre et une tache brune à l’extrémité des ailes. Il pond plusieurs œufs sur la même olive, deux, trois et davantage.