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XIII

ORIGINE DES INSECTES

Simon parti, Jules dit à l’oncle : Je vous ai vu désapprouver Simon quand il disait que la vermine du blé était née de la fermentation et de la pourriture. Ce n’est donc pas vrai ce qu’il avançait là ?

Paul. — Non, mon ami : la vie vient de la vie, et jamais de la pourriture.

Jules. — Il fallait le dire à Simon pour le tirer d’erreur. Comme malgré vous, vous avez fait un léger signe de dénégation que j’ai seul aperçu.

Paul. — Si j’ai désapprouvé, ce n’était qu’un mouvement involontaire de révolte contre l’erreur. Il faut compatir aux chagrins des gens en peine, et non discuter. Vous comprenez bien que le moment eût été fort mal choisi d’attaquer les préjugés du père Simon. Le plus pressé était de songer au blé. Mais entre nous rien n’empêche de revenir sur cet important sujet.

Émile. — Sur les prétendus vers nés de la pourriture ?

Paul. — Oui. C’est là une erreur vieille comme le monde. Elle est encore très répandue aujourd’hui, mais dans les temps anciens elle l’était bien