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Page:Les Tableaux vivants, 1997.djvu/101

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Hyacinthe, épuisé, venait de s’asseoir sur le sofa. Sous sa robe de femme, encore relevée jusqu’à la ceinture, ses cuisses brillantes m’apparurent… Ah ! je n’étais pas moins ivre que la pauvre Cora, déshéritée et altérée de plaisir ! Que ce jeune Hyacinthe était séduisant ! Quand tout en lui semblait si féminin, était-il bien sûr que ce fût un homme ? Il n’y avait point jusqu’à ce membre si gros et si robuste, jusqu’à cette pièce superbe qui ne montrât encore je ne sais quelle grâce inconnue ! Je ne pus m’empêcher d’y attacher mes lèvres !…

Mais Cora se jeta sur nous comme une lionne. Il n’était que juste de céder aux fureurs de la pauvre fille dépourvue.

— Baise-la, Hyacinthe, m’écriai-je, baise-la donc !

Le spectacle qu’ils me donnèrent tous les deux me rendit capable d’un second combat. Mais cette fois je priai mon jeune ami de quitter ses vêtements de femme : j’avais le courage de mon crime !

Hyacinthe, nu, m’apparut comme un de ces beaux adolescents dont parlent les poètes antiques. Le charmant enfant, brûlant de me plaire, voulut me procurer une jouissance nouvelle : il s’agenouilla devant moi.

Ah ! Qu’il était à ce jeu plus habile qu’une femme ! Il n’a point connu le bonheur, celui qui n’a pas été sucé par un bardache !