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I

IL NE FAUT PAS BAISER LA MÈRE

Mesdames, je vous le dis en vérité, la branlade est un moyen de jouir plus efficace qu’agréable. Je crois qu’il fut inventé pour triompher des résistances de la nature. Le premier qui branla fut un fouteur malheureux.

Il y a des créatures déshéritées à qui le ciel a refusé le don du plaisir. Les plus chauds baisers, les plus vives étreintes ne sauraient réchauffer ces marbres vivants ; le doigt est la ressource dernière ; aucune femme ne résiste à un index savant.

Mais celles à qui cette opération est nécessaire jouissent comme elles enfantent. Dans la douleur les doigts de l’amant fouillent leur sein, y cherchent le clitoris rebelle, l’atteignent, le pressent, le frottent avec rage. Et elle :

— Tu m’é… tu m’écorches !

Elle se tord dans un paroxysme nerveux. Le plaisir la