Page:Les Tableaux vivants, 1997.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61

Bref, elle me le faisait en tétons, la chaste comtesse !

Nous le fîmes ensuite en levrette ; nous épuisâmes toutes les postures. Enfin, il fallut nous quitter. En embrassant une dernière fois Laurence, je lui dis :

— Soyez sûre de ma discrétion, ma chère.

— Oh ! fit-elle, je compte bien m’y prendre comme il faut pour l’assurer !

Je partis. Je n’avais fait aucune attention à cette parole traîtresse. Deux jours après, le comte revenait. Le lendemain de ce retour, je reçus le billet suivant :

« Vous avez abusé d’une amitié de dix ans pour me faire le dernier outrage. Ni la vertu, ni les reproches de la comtesse ne vous ont rappelé à vous-même. La crainte des mauvais propos du monde m’empêche seule de vous en demander raison. »

Laurence en effet prenait le meilleur moyen de s’assurer de ma discrétion ; elle me faisait jeter à la porte ; elle disait sans doute que j’avais essayé de la violer !