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XII

LES MATINÉES D’UNE COURTISANE

C’était en juillet. Il faisait chaud. La chaleur m’excite. À dix heures du matin, je me rendis chez la petite Coralie, que je trouvai sortant du bain.

Elle était étendue sur une causeuse (et pourquoi ne dit-on pas une fouteuse ?), enveloppée dans une couverture de laine et entourée de ses deux soubrettes Rosine et Nana, en simple chemise toutes deux.

À la chaleur du baiser que je lui donnai en entrant, Coralie comprit que j’étais d’humeur galante.

— Toi ! me dit-elle en riant, tu viens me demander l’aumône !

— Oh ! madame, dit Nana, qui vient de s’assurer que sa maîtresse disait vrai, madame, il bande !

— Il bande ! répéta Rosine.

Je pris deux louis dans ma poche et, en tenant un de