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Page:Les Tableaux vivants, 1997.djvu/9

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LE GLAND
OU NOTRE MÈRE ÈVE

On a dit que l’esprit du mal était jadis apparu à notre mère Ève sous la forme d’un serpent.

Ne croyez point cela. Satan ne se plaira jamais à [ne] prendre que la forme humaine, parce que c’est sous cette forme qu’il fait le plus de mal. Il se présentera donc à notre mère sous la forme d’un beau jeune homme.

Ce qu’il lui présenta n’était pas une pomme, c’était un gland.

Ève trouva ce fruit d’amour poli, doux et brillant. De plus, il lui semblait énorme. Elle le jugea de tous points supérieur à celui d’Adam, qui aimait trop à se coucher dans l’herbe et dont les agréments virils étaient toujours un peu crottés.

Satan s’aperçut sans peine de l’impression qu’il produisait sur cette âme naïve. Aussitôt il en abusa.

Il porta ce gland au visage d’Ève et lui dit :