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CINQUANTIÈME-DEUXIÈME AVENTURE.

rendre content, par l’âme de mon père ; oui, pourvû que tu tiennes d’avance la promesse que tu m’as faite, Renart est en mauvais point. — Viens donc avec moi, Morhou, tout de suite. »


CINQUANTE-TROISIÈME AVENTURE.

Comment Drouineau parvint à procurer à Morhou le bon repas qu’il souhaitoit.



Le mâtin eut grand’peine à se soulever, mais l’espoir d’un repas lui donna des forces ; il put lentement suivre, le long de la route, son petit ami. Drouineau l’avertit de se coucher sous un buisson. « Je vois venir à nous, » dit-il, « une voiture chargée de pain et de viandes ; regarde bien, Morhou ; je vais aller amuser le charreton : dès que tu le verras courir après moi, tu ne perdras pas de temps, tu iras à la charrette, rien ne te sera plus aisé que d’y prendre un bacon. — C’est bien, » dit Morhou.

La voiture approchoit, et Drouineau avoit fait son plan : Il se laisse choir à terre devant le voiturier, comme s’il avoit une aile rompue.