Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/124

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Que l’or, que l’honneur vous chatouille,
Sots avares, vains conquérants :
Vivent les plaisirs de la couille !
Et foutre des biens et des rangs !
Achille, aux rives du Scamandre,
Ravage tout, met tout en cendre :
Ce n’est que feu, que sang, qu’horreur.
Un con paraît : passe-t-il outre ?
Non, je vois bander mon jean-foutre ;
Ce héros n’est plus qu’un fouteur.

Jeunesse, au bordel aguerrie,
Ayez toujours le vit au con ;
Qu’on foute, l’on sert sa patrie,
Qu’on soit chaste, à quoi lui sert-on ?
Il fallait un trésor immense
Pour pouvoir de leur décadence
Relever les murs des Thébains ;
Du gain de son con faisant offre,
Phryné le trouve dans son coffre !
Que servait Lucrèce aux Romains ?

Tout se répare et se succède
Par ce plaisir qu’on homme abus :
L’homme, l’oiseau, le quadrupède
Sans ce plaisir ne seraient plus.
Ainsi l’on fout par tout le monde,
Le foutre est la source féconde
Qui rend l’univers éternel ;
Et ce beau tout, que l’on admire,
Ce vaste univers, à vrai dire,
N’est qu’un noble et vaste bordel.


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