Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le foutre à flots brûlants de la pine s’élance !…
C’est une volupté, c’est une jouissance
Qu’on éprouve et ressent, sans pouvoir l’exprimer…
On ne voit, n’entend rien… on vient de se pâmer !

LA LEBRUN

Quelle est pour le plaisir l’heure la plus propice ?

FLORA

Selon moi, c’est le soir. Dès que le sacrifice
Se trouve consommé, l’on se tourne le dos,
Et sur vos fronts Morphée effeuillant ses pavots,
Pendant que la veilleuse agonise dans l’urne,
On peut faire à deux nez un superbe nocturne !
Pour le coup du matin j’ai de l’aversion,
Et je ne m’y soumets qu’avec répulsion :
Le lit est imprégné de cette sueur moite
Qui fait toujours trouver large la plus étroite,
Car du con qu’elle baigne elle amollit le bord
Et, sans rien ressentir, le vit entre et ressort ;
Puis, lorsqu’on a dormi, l’haleine est si mauvaise
Que pour faire une langue on n’est pas à son aise ;
Enfin, beaucoup sont pris de ce désagrément
Qui frappait le matin sur mon dernier amant :
S’il bandait, de pisser c’est qu’il avait envie,
Et sa queue en était tellement engourdie
Qu’il ne déchargeait pas… S’il venait à pisser
Et qu’ensuite il voulût encore recommencer,
J’avais beau patiner sa couille renfrognée,
Lui faire avec cinq doigts la patte d’araignée,
Sa pine, peu sensible à mes soins superflus,
Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus.


— 37 —