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LE VIT (indigné)

Eh quoi ! ne pourra-t-on jamais te satisfaire,
Insatiable objet de notre enivrement ?
N’as-tu donc d’autre guide en l’amoureux mystère
Que le tempérament ?

(Se radoucissant.)

Folles amours, fureur, coït, sombres abîmes,
Que faites-vous du foutre à grands flots englouti ?
Parlez, me rendrez-vous ces extases sublimes
Qui m’ont anéanti ?

(Tout à fait radouci.)

Ô poils ! lèvres ! bouton ! vous du con la parure,
Vous que la main caresse à l’instant du plaisir,
Gardez de cette nuit, charmes de la nature,
Au moins le souvenir.

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans ton ivresse,
Beau con, et dans l’aspect de tes traits enchantés,
Et dans les poils touffus dont ta soyeuse tresse
Voile tes cavités.

Qu’il soit dans le zéphir doux et frais qui caresse
De ses molles senteurs ta motte de velours,
Dans l’astre rebondi que des deux mains je presse,
Pour aider nos amours.

Que tes bords palpitants d’une crise nerveuse,
Que tes parfums, ô con par le foutre arrosé,
Tes attraits chiffonnés par l’extase amoureuse,
Te dise : Ils ont baisé !


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