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les sérères.

d’excellents cultivateurs et de bons éleveurs de bestiaux. « Ils ont, dit-il, des moutons, des chèvres, surtout un grand nombre de bœufs de belle apparence, qui trouve un facile écoulement sur Gorée et sur Dakar ; quelques-uns s’adonnent aussi à l’élevage des abeilles. Les principales cultures sont celles du gros miel et de l’arachide (le maïs et le riz sont cultivés dans des proportions assez restreintes, et le dernier, à ce qu’on m’a affirmé, ne serait guère consommé que par les Wolofs). Pour défricher un sol, on commence par abattre les arbres à la hache, puis on met le feu aux broussailles et aux herbes sauvages. On remue ensuite la terre avec une sorte de houe en bois, et l’on sème a la saison propice[1] ».

Ils vivent, groupés par familles, au milieu même de leurs cultures, mais l’esprit d’association leur fait entièrement défaut, aussi ne retirent-ils pas de leurs peines tout ce qu’elles pourraient leur rapporter. « Les villages sérères, dit Corre, vivent tous indépendants les uns des autres, sous l’autorité d’un chef qui règle les différends et veille au maintien des intérêts communs. Mais l’autorité de ce chef est assez restreinte ; il ne saurait prendre une décision importante sans l’approbation et l’assentiment de tous. » (Ibid., p. 14.)

L’esclavage n’est point connu dans toutes leurs régions ; il n’existe que chez ceux qui ont subi l’influence des Wolofs, par exemple dans le Sine et dans le Saloum ; les Nones l’ignorent encore.

Tous, malheureusement, s’abrutissent à qui mieux mieux avec l’eau-de-vie que l’on importe parmi eux.

En dehors de leur travail des champs, ils sont incapables, dit Pinet-Laprade, de tenter ouvertement une entreprise sérieuse. Ce sont de purs pillards, qui s’embusquent pour

  1. Revue d’ethnographie, t. II, p.7.