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Le 21 août, la marche de la 12e division reprend vers le nord : on traverse des pays qui, déjà, portent la marque de la guerre : Étain, que la population s’apprête à évacuer, Spincourt, où des patrouilles ennemies ont déjà pénétré, coupant les lignes télégraphiques et téléphoniques. Le 54e est en queue de la division. La marche s’effectue sans incidents en colonne de route jusqu’à Ollières ; la formation en lignes de sections par quatre est alors prise jusqu’à Han-devant-Pierrepont au sud duquel le régiment stationne toute l’après-midi : il arrive à la nuit au cantonnement d’Arrancy d’où l’ennemi, le jour même, a emmené quelques otages. Au cours de la journée, les 3e et 4e compagnies en flanc-garde ont eu une escarmouche avec une patrouille de dragons allemands à Mercy-le-Bas, et lui ont tué trois hommes.

C’est le 22 août que le régiment reçoit le baptême du feu. De bon matin, toute la division se porte à l’attaque : sa mission est de déboucher par le nord de Longwy sur Aubange, Athus, en liaison avec le 5e corps d’armée à gauche ; elle marche sur une seule colonne, le 54e à l’avant-garde ; le 2e bataillon est tête d’avant-garde ; le 3e bataillon fournit deux flancs-garde ; à droite, 10e et 11e compagnies et 3e section de mitrailleuses, à gauche 12e compagnie.

Dès 7 heures, la flanc-garde de droite, après avoir dépassé Praucourt, reçoit des coups de fusil et de mitrailleuse venant de face et de flanc (région est et sud-est de Cutry). Elle répond par son feu. La 10e compagnie pousse jusqu’à l’entrée de Cutry ; elle subit des pertes sensibles et deux de ses officiers sont mis hors de combat : le lieutenant Champagne blessé, le sous-lieutenant Dieudonné tué. La 11e compagnie appuyant à gauche est déployée avec la 3e section de mitrailleuses. Le sous-lieutenant Daigremont est blessé. Les deux compagnies se maintiennent sous le feu de l’infanterie et de l’artillerie jusqu’à midi, puis se replient sur Cons-Lagrandville et Montigny-sur-Chiers.

Pendant ce temps, le gros de l’avant-garde a atteint, par Beuveille, Ugny, Cons-Lagrandville et la route de Cosnes, le plateau de Villers-la-Chèvre. Dès qu’il a franchi le carrefour de la route nationale, vers 8 h. 20, le 2e bataillon fait face à droite et se dirige, les compagnies en lignes de sections par quatre à grands inter-