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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/227

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ANDRE ORCAGNA

perfectionna pas, sauf pour le coloris qu’il rendit plus frais et plus brillant. Il fut enseveli par ses deux fils, sous le premier cloître de Santa Croce, dans le tombeau qu’il avait fait construire pour son père Gaddo[1]. Les poètes de son temps le célébrèrent dans leurs vers, comme un homme digne d’être honoré, à cause de ses vertus, et pour tant de constructions utiles élevées dans sa patrie, outre ses peintures ; enfin pour avoir surveillé avec soin l’achèvement du campanile de Santa Maria del Fiore, sur le dessin laissé par Giotto, son maître [2].



Andrea ORCAGNA
Peintre, sculpteur et architecte florentin, né en 1308 (?), mort en 1368


Il est rare qu’un homme, doué d’un beau génie, soit habile dans un art sans pouvoir facilement en apprendre un autre, principalement quand toutes ses occupations sont pour ainsi dire analogues, et découlant d’une même source. Tel fut le cas de l’Orcagna [3], artiste florentin, qui fut à la fois peintre, sculpteur, architecte et poète. Il naquit à Florence et commença dès son enfance à étudier la sculpture sous Andrea Pisano, dont il suivit la direction quelque temps. Mais bientôt après, désireux de pouvoir faire preuve d’invention et d’exécuter des compositions originales, il s’appliqua avec tant d’assiduité à l’étude du dessin, aidé par son génie naturel qui allait le rendre universel, que, d’essai en essai, il en arriva à peindre aussi bien la fresque qu’en détrempe. Son frère Bernardo [4], qui le dirigeait, le prit alors avec lui, pour peindre la vie de la Vierge dans la grande chapelle de Santa Maria Novella appartenant alors à la famille des Ricci. Cette œuvre terminée fut beaucoup admirée ; malheureusement, peu d’années après, l’incurie des administrateurs de la fabrique laissa tomber le toit de l’église en ruines, et les pluies qui pénétrèrent la gâtèrent totalement, comme on le dira en son lieu ; qu’il suffise pour le moment de remarquer que Domenico Ghirlandaio, qui la repeignit, se servit de la plupart des inventions de l’Orcagna. Dans la même

  1. Ce tombeau n’existe plus.
  2. Attribution douteuse.
  3. De son vrai nom Andrea di Cione Arcagnuolo. Il est inscrit comme peintre, en 1352, à la matricule des sculpteurs.
  4. Mort en 1365 ; inscrit à la matricule des peintres. Son vrai nom était Nardo abréviation de Lionardo.