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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/267

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livres, fût conservée dans un tabernacle, avec grande vénération, en même temps que celle d’un autre moine, appelé don Silvestro, qui enlumina non moins excellemment les livres que don Jacopo avait écrits[1]. Leurs œuvres datent de l’année 1350 environ. Enfin, le même monastère degli Angeli renferme plusieurs ouvrages de broderie très anciens[2], d’un style riche et d’un beau dessin, exécutés par les anciens moines qui, jusqu’en 1470, conservèrent le nom d’ermites et ne sortirent jamais de leur couvent, comme les sœurs et religieuses cloîtrées de notre temps.



 

Taddeo BARTOLI
Peintre siennois, né en 1363, mort en 1422

Taddeo naquit de Bartolo di Maestro Predi, peintre médiocre, qui peignit, dans l’église paroissiale de San Gimignano, sur le mur de gauche, en entrant, plusieurs sujets tirés du Vieux Testament, peinture, qui, à la vérité, n’est pas bonne, mais porte cette inscription : Ann. Dom. 1356. Bartolus Magistri Fredi de Senis me piuxit[3]. Il dut faire cette peinture dans sa jeunesse, parce que l’on voit, par un tableau qu’il fit, l’an 1388, dans l’église Sant’Agostino de cette ville, et qui représente la Circoncision de Notre-Seigneur[4], qu’il eut plus tard une bien meilleure manière, tant pour le dessin que pour le coloris, bien que cette peinture offre, à côté de têtes très belles, des figures dont les pieds sont encore traités à la manière antique. En somme, on voit quantité d’autres œuvres de la main de Bartolo dans ces contrées[5]. Pour revenir à Taddeo, étant considéré comme le meilleur peintre de son temps, il fut chargé de peindre la chapelle du palais de la Seigneurie[6], à Sienne ; il exécuta ce travail avec tant de soin, et en respectant la sainteté du lieu, que la Seigneurie le récompensa richement et que sa renommée s’étendit au loin. Il en résulta que, non seulement dans sa patrie, on lui fit faire de nombreuses peintures, dont il retira gloire et profit, mais qu’encore il fut demandé

  1. Milanesi dit avoir vu ces mains dans la sacristie degli Angeli.
  2. Qui ont disparu depuis.
  3. Existe encore, repeinte, sans l’inscription.
  4. Existe encore, dans une collection particulière, à San Gimignano.
  5. Une Nativité de la Vierge, peinte à fresque, dans la chapelle Saint-Guillaume de l’église Sant’Agostino, à San Gimignano.
  6. Délibération du Conseil, à la date du 25 août 1406 ; peinture terminée en 1407, existe encore.