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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/317

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des mortels. On y reconnaît de plus Jésus dans sa divinité ; il tient la tête haute et les bras ouverts, entre Moïse et Élie. À côté est la Résurrection de Lazare. Celui-ci, sorti du tombeau, les mains et les pieds liés, se tient debout au grand étonnement des assistants. On y voit Marthe et Marie-Madeleine, qui baise les pieds du Sauveur, avec humilité et respect. Sur l’autre porte, Jésus, monté sur un âne, entre à Jérusalem. Les fils des Hébreux, dans des attitudes variées, étendent leurs vêtements à terre, avec des rameaux d’olivier et des palmes ; les Apôtres marchent à la suite du Sauveur. À côté est la Cène, très belle et bien comprise ; les Apôtres sont assis à une longue table, moitié en dedans, moitié en dehors.

Au-dessus de la Transfiguration, on voit Jésus au jardin des Oliviers et l’on reconnaît le sommeil aux trois attitudes différentes des Apôtres. À côté, Jésus est pris et Judas l’embrasse. Dans cette scène, il y a diverses considérations. Les Apôtres fuient, et les Juifs, en s’emparant de Jésus, ont des attitudes hardies et violentes. Sur l’autre porte, le Christ est lié à la colonne ; la douleur qu’il éprouve des coups qu’il reçoit le fait se tordre quelque peu, dans une attitude digne de compassion. On reconnaît en outre, chez les Juifs qui le flagellent, la rage et leur odieux désir de vengeance. À côté, Jésus est mené devant Filate, qui se lave les mains et le condamne au supplice de la croix.

Au-dessus du Christ au jardin des Oliviers, et sur la dernière rangée de panneaux, le Christ porte sa croix et marche au supplice, mené par une tourbe de soldats. Ceux-ci, dans des attitudes étranges, le tirent avec violence. Les gestes des Maries expriment leur douleur, de manière que celui qui les aurait vues n’aurait pas fait mieux. À côté, Jésus est en croix. La Vierge et saint Jean Evangéliste sont assis à terre, dans des attitudes douloureuses. Sur l’autre porte, il y a la Résurrection ; les gardiens, étonnés par le coup de tonnerre, paraissent morts, tandis que le Christ monte aux cieux, dans une attitude qui exprime sa glorification et fait valoir la perfection de ses beaux membres. Sur le dernier panneau, on voit la Descente du Saint-Esprit et l’on remarque les aspects très doux de ceux qui le reçoivent.

Cette œuvre terminée[1], il parut aux Consuls de l’Art des Marchands qu’ils avaient été très bien servis, et devant les éloges donnés par toute la ville, ils décidèrent que Lorenzo ferait un saint Jean-Baptiste, en bronze, haut de quatre brasses et demie, destiné à prendre

  1. La porte fut mise en place le 19 avril 1424, vis à vis du Dôme.