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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/248

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au vent, est réduit à aller à l’hôpital avec sa femme et ses enfants. Cette dernière composition lui fut dessinée par un peintre qui lui fit graver les sept Péchés mortels, sous la forme de démons grotesques, le Jugement dernier, un vieillard tenant une lanterne et cherchant en vain le repos parmi les choses du monde, un grand poisson dévorant du fretin, un Carnaval godaillant avec ses amis et chassant le Carême, le Carnaval chassé à son tour par le Carême, et enfin une foule de capricieuses inventions dont l’énumération serait trop longue.

Beaucoup d’autres Flamands ont imité la manière d’Albert Dürer avec un soin extraordinaire, comme on le voit dans leurs estampes, et particulièrement dans celles d’Albert Aldegrever[1], auteur de la Création d’Adam en quatre feuilles, des quatre de l’Histoire d’Abraham et de Loth, des quatre autres de Suzanne, qui sont fort belles. Pareillement, G. P.[2] a gravé, en sept petits médaillons, les sept Œuvres de miséricorde, et, de plus, huit sujets empruntés au Livre des Rois, le supplice de Régulus mis dans un tonneau plein de clous, qui est une gravure admirable. I. B.[3] a fait quatre Évangélistes si petits qu’ils étaient presque impossibles à exécuter. On lui doit en outre cinq planches, dont la première représente une vierge conduite toute jeune par la Mort à la fosse, la seconde Adam, la troisième un paysan, la quatrième un évêque et la cinquième un cardinal : chacun de ces personnages est conduit au tombeau par la Mort[4]. I. B. a publié encore plusieurs estampes dont les unes renferment quelques Satyres et les autres des Allemands se divertissant avec leurs femmes. Mentionnons aussi quatre Évangélistes gravés avec soin par ***[5], non moins beaux que les douze sujets de l’Histoire de l’Enfant prodigue, burinés par M.[6].

Dernièrement, Franck Floris[7], peintre très réputé dans son pays, a fait quantité de dessins et de peintures dont Jérôme Cock a gravé la plus grande partie, comme les Travaux d’Hercule en dix feuilles ; puis séparément, sur de grandes feuilles, toutes les actions de la Vie humaine, le Combat des Horaces et des Curiaces, le Jugement de Salo-

  1. De Soest, né en 1502, mort vers 1562. Près de trois cents numéros. Disciple de Durer.
  2. Georges Pencz, de Nuremberg, cent vingt numéros.
  3. Jean Sebalt Beham, de Nuremberg, né en 1500, mort en 1550 ; trois cents numéros.
  4. Gravures inconnues ; peut-être celles de Holbein ?
  5. Auteur inconnu.
  6. Martin Treu, qui travaillait de 1540 à 1545 ; quarante-deux numéros.
  7. Franz de Vriendt, né à Anvers en 1520.