Aller au contenu

Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

communication avec les chambres de la tour Borgia. Giovanni y fit une très belle distribution de stucs avec quantité de grotesques et divers animaux ; Perino y représenta les chars des Sept Planètes[1]. La voûte était à peine terminée que survint le déplorable sac de Rome. Giovanni, qui y souffrit beaucoup dans sa personne et dans ses biens, retourna à Udine[2] avec l’intention d’y séjourner longtemps, mais il fut rappelé à Rome par Clément, lequel y était revenu, après avoir couronné l’empereur Charles-Quint à Bologne. Sur ces entrefaites, Fra Mariano, qui avait l’office du Plomb, étant mort, sa place fut donnée à Sebastiano de Venise, peintre de grand renom, et Giovanni obtint sur la même charge une pension de quatre-vingts ducats[3].

Les soucis du pape ayant pris fin et la ville de Rome étant tranquille, Giovanni fut envoyé par lui[4], avec de belles promesses, à Florence, pour orner de rosaces, de fleurons et de stucs, les caissons de la coupole de la nouvelle sacristie, à San Lorenzo, où se trouvent les divines sculptures de Michel-Ange. Il ne lui fallait plus que quinze jours de travail pour terminer cette œuvre[5], quand la nouvelle de la mort de Clément VII[6] l’arrêta, en lui enlevant tout espoir d’obtenir la récompense qu’il attendait. S’apercevant, un peu tard, combien sont trompeuses les promesses des grands, et combien on a tort de compter sur la vie de certains princes, il revint à Rome. Il lui aurait été facile d’y vivre avec les produits de quelques offices, et d’entrer au service du cardinal Hippolyte de Médicis et du nouveau pape Paul III, s’il n’eût préféré retourner dans sa patrie. Il alla, en effet, habiter à Udine avec son frère, auquel il avait donné le canonicat de Civitale, avec l’intention de ne plus toucher un pinceau ; mais comme il avait femme et enfants, il fut forcé de se remettre au travail. Il peignit donc, à la demande du père du chevalier Giovan Francesco di Spilimbergo, une frise pleine de festons, d’enfants, de fruits et d’autres fantaisies[7]. À Venise, dans le palais de Grimani, patriarche d’Aquilée, il orna de stucs et de peintures[8] une magnifique salle où sont quelques petits sujets exécutés par Francesco Salviati.

Finalement, l’an 1550, Giovanni étant venu à Rome pour le jubilé,

  1. Existent encore.
  2. Le 6 mai 1527, d’après son journal.
  3. Le 17 octobre 1531.
  4. En 1532.
  5. N’existe plus, la coupole ayant été passée au blanc.
  6. Le 25 septembre 1534.
  7. Existe encore dans le palais Spilimbergo.
  8. Existent encore.