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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/42

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encore[1] On prétend qu’avant d’aller à Florence, il fut élève de Maestro Liberale de Vérone, mais cela a peu d’importance, car tout ce qu’il sut de bon lui fut enseigné à Florence par Agnolo Gaddi.

Un autre peintre de la même ville de Vérone, Aldighieri da Zevio[2], fut intimement lié avec les seigneurs della Scala. Il peignit, entre autres choses, la grande salle de leur palais, aujourd’hui habité par le podestat, et y représenta la guerre de Jérusalem, telle qu’elle est décrite par Josèphe. Il y montra beaucoup d’esprit et de jugement, et entoura la salle d’un ornement surmonté par une série de médaillons représentant, à ce qu’on dit, les seigneurs della Scala et les hommes fameux de ce temps, entre autres Messer Francesco Petrarca[3].

Jacopo Avanzi, peintre bolonais, travailla, en concurrence d’Aldighieri, dans cette salle. Au-dessous de la guerre de Jérusalem, il fit à fresque deux Triomphes, d’une telle beauté qu’ils étaient, au dire de Girolamo Campagnuola, un objet d’admiration pour Mantegna. Il peignit, également à Padoue, chapelle San Giorgio[4] qui est à côté du temple de Sant’Antonio et à Bologne, dans l’église della Mezzarata[5].

À la même époque, Jacobello de Flore[6], bien qu’il suivît les errements de la manière grecque, fut en haut crédit à Venise. Parmi les nombreux ouvrages qu’il laissa dans cette ville[7], on remarque le tableau qui orne l’autel de San Domenico, dans l’église des religieuses del Corpus Domini[8].

Son rival, Giromin Mozzone[9], peignit quantité d’œuvres à Venise et dans diverses villes de la Lombardie. Mais, comme il conserva la vieille manière et fit toutes ses figures raides, posées sur la pointe des pieds, nous ne dirons rien de lui, sinon qu’il y a de sa main, sur l’autel dell’Assunzione, dans l'église de Santa Lena[10], un tableau avec beaucoup de saints.

Guariero[11], peintre padouan, lui fut infiniment supérieur. Il

  1. N'existent plus.
  2. Né vers 1330, mort avant 1400.
  3. Ces peintures n’existent plus.
  4. Une partie de ces fresques existe encore ; identification difficile.
  5. Ibid.
  6. Travailla de 1400 à 1439 ; on a son testament du 2 septembre 1439.
  7. Plusieurs œuvres à l’Académie et au Musée Correr.
  8. Cette église n’existe plus ; le tableau est perdu.
  9. De son vrai nom Giacomo Moroceni.
  10. Église supprimée ; le tableau est à l’Académie, signé, daté 1441.
  11. Guariento ; florissait vers 1360, mort avant 1378.