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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/49

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Vierge tenant son Fils, saint Étienne, saint Laurent et sainte Catherine, plus deux anges jouant du luth et du rebec. Toutes ces figures sont vêtues et ornées, au point que c’est une merveille à voir. Mais ce qu’il y a de plus miraculeux, c’est la prédelle pleine de petites figures et représentant des faits de la vie de sainte Catherine.

À Pérouse, il fit de nombreux ouvrages ; entre autres, dans le Dôme, pour Messer Jacopo Vannucci de Cortona, évêque de la ville, un tableau représentant la Vierge entre San Onofrio, San Ercolano, saint Jean-Baptiste et saint Étienne et un ange qui accorde un luth[1]. À Volterra, il peignit à fresque, dans l’église San Francesco, sur l’autel d une confrérie, la Circoncision de Notre-Seigneur[2], que l’on admire beaucoup, bien que l’Enfant Jésus, ayant souffert de l’humidité, ait été refait par le Sodoma, beaucoup moins beau qu’il était. En vérité, il vaudrait mieux, une fois pour toutes, garder les œuvres des hommes excellents plutôt à demi-ruinées que de les faire retoucher par ceux qui s’y entendent le moins. À Sant’Agostino de la même ville, il fit un tableau à détrempe[3] dont la prédelle est remplie de petites histoires de la Passion du Christ. À Monte a Santa Maria, il laissa un tableau du Christ mort[4] ; à Citta di Castello, dans l’église San Francesco, une Nativité du Christ[5], et à San Domenico, sur un autre tableau, un saint Sébastien[6]. À Santa Margherita de Cortona, église des frères del Zoccolo, un autre Christ mort[7], une de ses meilleures œuvres ; et dans l’église del Gesù de la même ville, trois tableaux dont l’un merveilleux, placé sur le maître-autel, représente le Sauveur communiant avec les Apôtres et Judas mettant l’hostie dans son escarcelle[8]. Dans l’église paroissiale, appelée aujourd’hui l’Évêché, il peignit à fresque quelques prophètes, grands comme nature, dans la chapelle del Sagramento, et autour du tabernacle, plusieurs anges qui ouvrent un pavillon ; sur les côtés, on voit un saint Jérôme et un saint Thomas d’Aquin[9]. Sur le maître-autel de la même église,

  1. En place ; daté 1484.
  2. Ce n’est pas une fresque, mais un tableau ; actuellement à la Galerie nationale de Londres.
  3. Une Adoration des Mages, de 1482, au Louvre.
  4. Peinture perdue. Commandé par la Seigneurie de cette ville.
  5. Peinture perdue ; elle était datée 1496.
  6. Actuellement à la Pinacothèque communale, 1498.
  7. Dans le Dôme, signé : LVCAS AEGIDII SIGNORELLI CORTONENSIS MDII.
  8. Ibid., signé : LVCAS SIGNORELLIVS CORTHONENSIS PINGEBAT. MDXII. Les deux autres tableaux sont en place ; ils représentent l’Adoration des Bergers et l’Assomption de : la Vierge.
  9. Fresque détruite.