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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/85

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agréable, qui a laissé beaucoup de peintures à Milan, sa patrie. On voit à la Chartreuse de Pavie, un grand tableau de l’Assomption de la Vierge[1] que la mort l’a empêché d’achever, et qui montre combien ce peintre était habile et aimait les difficultés de son art.




PIERO di COSIMO
Peintre florentin, né en 1462, mort en 1521

Piero, fils d’un orfèvre nommé Lorenzo[2], fut toujours appelé Piero di Cosimo, parce qu’il fut élève de Cosimo Rosselli, et qu’en vérité nous ne devons pas avoir moins d’obligation à celui qui nous a enseigné la vertu et qui nous donne de quoi vivre, qu’à celui qui nous a engendrés. Lorenzo, qui reconnaissait dans son fils une vive intelligence et du goût pour le dessin, le confia à Cosimo qui l’aima en véritable fils et le regarda toujours comme tel. Assidu au travail, il n’écoutait pas ce qu’on disait autour de lui, et, grand amateur de la solitude, il n’avait d’autre plaisir que de s’en aller au loin, plongé dans sa rêverie et faisant des projets en l’air. Cosimo, qui l’employait souvent dans les parties d’importance de ses ouvrages, reconnaissant qu’il avait une plus belle manière et plus de jugement que lui, l’emmena à Rome quand il fut appelé par le pape Sixte à faire des peintures dans la chapelle papale ; dans une de ces fresques[3], Piero exécuta un paysage très beau, et comme il faisait très bien le portrait d’après l’original, il fit à Rome plusieurs portraits de personnages de marque, entre autres ceux de Virginio Orsino et de Roberto Sanseverino, qu’il introduisit dansces peintures. Il fit également le portrait du duc de Valentinois, fils du pape Alexandre VI, mais je ne sais pas où se trouve aujourd’hui cette peinture[4].

Il fit, à Florence, quantité de tableaux qui sont dans les maisons bourgeoises, ou ailleurs, et j’en ai vu d’excellents. Au noviciat de San Marco, il y a un tableau à l’huile[5], représentant une Vierge

  1. Terminé par Bernardino Campi ; placé dans la nouvelle sacristie de la Chartreuse.
  2. Lorenzo di Piero d’Antonio, qui était vrillier. Il déclare au Catasto de 1480 : Piero suo figlio istà al dipintore e non a salaro. Riparasi in bottega di Cosimo a S. Maria in Campo. Le 25 janvier 1304, Piero est appelé, avec d’autres maîtres, à donner son avis sur la meilleure place à choisir pour le David de Michel-Ange.
  3. Représentant le sermon sur le lac de Tibériade.
  4. Tous ces portraits ont disparu
  5. Tableau perdu.