son vivant, s’accrut encore après sa mort par l’interruption de la construction de Saint-Pierre qui dura plusieurs années. Il vécut soixante-dix ans ; on lui fit de magnifiques funérailles auxquelles assistèrent la cour du pape et tous les peintres, sculpteurs et architectes qui se trouvaient à Rome. Il fut enseveli à Saint-Pierre en 1514[1].
Sa mort fut une grande perte pour l’architecture, car il y ajouta quantité de découvertes qu’il fit dans les’autres arts, telles que la manière de faire les voûtes en caisson et le stucquage, qui tous deux étaient pratiqués par les anciens, mais qui avaient été perdus depuis la ruine du monde antique jusqu’à son époque. Ceux qui vont aujourd’hui mesurant les œuvres antiques d’architecture trouvent dans celles de Bramante non moins de science et de dessin. Aussi peut-il être regardé par tous ceux qui exercent cette profession comme un des génies les plus rares qui aient illustré notre siècle.
Bartolommeo, ou Baccio[2], suivant le diminutif toscan, naquit à la villa Savignano, près de Prato, qui est à dix milles de Florence. Ayant dans son enfance montré non seulement du goût, mais de l’aptitude pour le dessin, il fut placé, par l’entremise de Benedetto da Maiano, dans l’atelier de Cosimo Rosselli. Il demeura longtemps chez des parents[3] qui habitaient à la porta a San Piero Gattolini, d’où lui vint le nom de Baccio dalla Porta. Après avoir quitté Cosimo Rosselli, il étudia avec beaucoup d’ardeur les ouvrages de Léonard de Vinci, et en peu de temps il fit tant de progrès dans le coloris qu’il s’acquit la réputation d’être un des meilleurs jeunes artistes, tant dans le coloris que dans le dessin. Il s’associa avec Mariotto Albertinelli[4], qui en peu de temps prit très bien sa manière ; ils exécutèrent ensemble quantité de tableaux représentant des Madones répandues