Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/155

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AOUDA, vivement.

Oh ! ne craignez rien !… je n’userai pas de votre promesse pour vous détourner de ce… lointain voyage !… Seulement, moi que vous avez deux fois sauvée, moi qui n’ai plus de famille, que rien n’attache à ce pays, qui n’ai pas ma patrie… où vous irez… j’irai !

FOGG, vivement.

Aouda !…

AOUDA.

J’irai.

FOGG.

Eh bien, cette parole que vous me demandez… je vous la donne !

AOUDA.

Bien !… Vous êtes ruiné, monsieur Fogg… et si pauvre que soit la dot que je possède… elle peut, avez-vous dit, servir de base à la fortune de l’homme que j’aimerai !… Vous serez cet homme-là, monsieur Fogg… Je vous aime !…

FOGG, la prenant dans ses bras.

Aouda ! chère Aouda !…

(En ce moment, un tumulte se produit à l’extérieur, et la porte du fond s’ouvre avec violence.)


Scène IV

Les Mêmes, PASSEPARTOUT, ARCHIBALD, NÉMÉA, MARGARET.
(Passepartout est sans chapeau. Archibald, les cheveux hérissés, ne peut prononcer une parole.)
PASSEPARTOUT.

Ah ! monsieur… ah ! mon maître… je… je…

ARCHIBALD.

Ah ! mon ami !… ah ! mon cher Fogg… nous… nous…

FOGG et AOUDA.

Qu’y a-t-il ?

NÉMÉA.

Il y a… il y a… que… que… Ah ! je ne peux pas parler… j’étouffe… C’est aujourd’hui dimanche ! monsieur, c’est…