Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/184

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JAMES.

Burck, ils sont tous partis, et vous, mon père et moi, ils nous ont abandonnés !

BURCK.

Abandonnés ! (Se relevant et cherchant des yeux.) Abandonnés dans ce désert !

JAMES.

Ne nous aiderez-vous pas à en sortir ?

BURCK.

Vous aider à en sortir, vous et votre père !… (Il se trouve face à face avec Grant.) Lui qui m’a fait frapper !… fustiger honteusement ! Non, rien de commun entre nous… rien ! rien qu’une haine à mort ! (Il ramasse une hache, tandis que Grant saisit un fusil.) Gardez-VOUS bien !… Je me garde !

JAMES.

Père !…

BURCK.

Nous nous reverrons, Harry Grant !

GRANT.

Allons, James, au navire !

JAMES.

Au navire, père !

(Ils se dirigent vers le fond. À ce moment retentit une détonation, et l’on voit la carcasse du navire naufragé disparaître dans les flots.)

Les misérables ! Ils ont détruit ce qui restait de notre Britannia !

GRANT, montant sur le rocher, la bouteille à la main.

Mon Dieu ! nous n’avons plus d’espoir que dans ce fragile document, confié aux vents et aux flots !

JAMES, s’agenouillant.

Faites-le tomber, Seigneur, entre des mains secourables !

(Grant lance la bouteille dans la mer.)