Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/239

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AYRTON.

Oh ! le succès de ce plan serait plus certain si je parvenais à me faire admettre sur ce navire, soit comme naufragé demandant à être rapatrié, soit en qualité de second ! Je pourrais alors vous recevoir à bord pendant le tumulte de la fête, et nous voguerions vers l’Australie, où Ayrton, redevenu Ben-Joyce, le chef suprême des convicts, formerait son équipage de ses plus braves compagnons !

DICK.

Nous pourrions alors nous promener en maîtres sur l’Océan !

AYRTON.

Tous les navires marchands deviendraient nos tributaires !

FORSTER.

Et je ne serais pas fâché pour ma part de pousser une pointe jusqu’à l’îlot Balker !

AYRTON.

Es-tu fou ?

FORSTER.

Non !… je voudrais savoir comment ont fini ceux que nous y avons abandonnés, le capitaine Grant, son fils James, et…

AYRTON.

Et Burck, cette bête fauve que nous avons laissée avec eux ! Si celui-là ne les a pas tués d’abord, deux hivers, dans ce désert de glace, ont eu raison d’eux tous !

DICK.

C’est égal, moi aussi, je voudrais savoir…

(La voix de Bob se fait entendre au dehors.)

Hôtelier ?

AYRTON.

Silence…


Scène II

Les Mêmes, BOB, puis L’HÔTELIER.
BOB, toujours vêtu en femme.

Holà !… l’hôtelier ! l’hôtelier !

L’HÔTELIER, entrant.

Voilà ! voilà ! monsieur.