Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/26

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RALPH.

Ah ! je crains bien que la banque en soit pour son argent !

SULLIVAN.

J’espère, au contraire, que nous mettrons, tôt ou tard, la main sur l’auteur du vol. Des inspecteurs de police, gens fort habiles, ont été envoyés à Liverpool, à Glascow, au Havre, à Suez, à Brindisi, à New-York, et, il y a huit jours, la police métropolitaine leur a adressé le signalement de deux individus, bien mis, de bonnes manières, qu’on avait remarqués, allant et venant, dans la salle des payements, le jour même où le vol a été commis.

RALPH.

Oh ! des signalements ! Tous les signalements se ressemblent !

SULLIVAN.

En tout cas, le zèle des détectives ne peut manquer d’être singulièrement surexcité, car la Banque d’Angleterre leur a promis une prime de dix pour cent de la somme qui sera retrouvée !

STUART.

Deux cent mille francs si on retrouve les deux millions ! Parbleu ! je trouverais assez excentrique de courir après le voleur,… si ça en valait la peine !

FLANAGAN.

D’abord, ce n’est pas un voleur.

SULLIVAN.

Comment ! Ce n’est pas un voleur cet individu qui nous a soustrait pour deux millions de bank-notes ?

FLANAGAN.

Non ! c’est un industriel.

FOGG, derrière son journal.

Le Times assure que c’est un gentleman.

STUART.

Qui est-ce qui parle ?… Tiens, monsieur Fogg !

TOUS.

Ah ! monsieur Fogg.

(Le journal s’abaisse. Fogg apparaît. Il se lève et salue froidement ses collègues qui lui rendent son salut.)

STUART.

Et bien, moi, messieurs, je crois que le voleur échappera à toutes les recherches.