Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/353

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jamais à bas ! (Il tire un revolver de sa ceinture et sort par la porte du fond. Jollivet rentre alors par la porte de gauche et prend la place de Blount au guichet.)

JOLLIVET.

Pas plus difficile que cela ! À bas l’Angleterre ! et l’Anglais quitte le guichet. (Dictant.) Onze heures vingt-cinq. — Les obus tartares commencent à dépasser Kolyvan…

BLOUNT, revenant.

Personne ! Je avais bien cru entendre… (Apercevant Jollivet.) Aoh !

JOLLIVET, saluant.

Vive l’Angleterre, monsieur, vivent les Anglais !

BLOUNT.

Vous avez pris mon place ?

JOLLIVET.

C’est comme cela.

BLOUNT.

Vous allez me le rendre, mister.

JOLLIVET.

Quand j’aurai fini.

BLOUNT.

Et vous aurez fini ?…

JOLIVET.

Plus tard ; beaucoup plus tard. (Dictant.) Les Russes sont forcés de se replier encore… (Imitant l’accent de Blount.) Correspondant anglais guette ma place au télégraphe, mais lui ne le aura pas…

BLOUNT.

Est-ce fini, mister ?

JOLLIVET.

Jamais fini… (Dictant.)

Il était un p’tit homme,
Tout habillé de gris
Dans Paris…

BLOUNT, furieux.

Des chansons !…

JOLLIVET.

Du Béranger ! Après le sacré, le profane !

BLOUNT.

Monsieur, battons-nous à l’instant !